Les prix des loyers sont toujours à la hausse en Région bruxelloise. La Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique (Federia) a analysé les montants qui figurent sur les nouveaux baux de locations, enregistrés depuis le 1er janvier 2025. Résultat ? Presque 2% plus chers que par rapport au montant moyen calculé en 2024. « Tous types de biens confondus, le loyer moyen s’élève à 1346 €, soit 26 € de plus qu’en 2024. Les appartements, qui représentent 85% du marché bruxellois, affichent une augmentation de 43 € (+ 3,4%) et se situent juste en dessous de la barre des 1300 €. Les maisons mitoyennes connaissent quant à elles une baisse temporaire qui devrait être compensée d’ici la fin de l’année. Enfin, les studios enregistrent une hausse plus modérée de 1,1%, atteignant 860 € en moyenne », explique Federia.
Les loyers atteignent peut-être eux aussi un certain plafond. Mais cela devra être confirmé avec les données du reste de l’année
Cette hausse de 2% est moindre que les années précédentes. Mais ce n’est peut-être pas terminé pour cette année 2025. Les chiffres pourraient encore augmenter lorsque l’ensemble des baux de 2025 seront enregistrés. « Ici, il s’agit des chiffres avec les données de la première moitié de l’année », explique Charlotte de Thaye, la directrice de Federia. « Mais ce qu’on sait, c’est qu’il y a un schéma qui se répète depuis 2019 déjà : la hausse dans le baromètre à mi-année est toujours plus légère que quand on établit le baromètre pour l’année complète. Il est difficile, à ce stade, de s’engager pour ce que sera le résultat sur l’ensemble de 2025. On pourrait aussi penser que, malgré la pénurie de logement, les loyers atteignent peut-être eux aussi un certain plafond. Mais cela devra être confirmé avec les données du reste de l’année ».
A noter aussi qu’en moyenne, les loyers ont baissé pour les maisons mitoyennes deux façades (-7,7%), mais qu’ils ont augmenté pour les appartements et les studios. Le total accumulé pour l’ensemble de ces biens représente le chiffre de 2% de hausse globale.
Presque 1/3 plus cher, en fonction de la commune bruxelloise où on habite
Quant aux prix moyens par commune, ils sont contrastés. C’est à Woluwe-Saint-Pierre, selon ces données, que les loyers sont les plus chers parmi les 19 communes : 1483 euros à payer chaque mois en moyenne pour son bien. Alors qu’à Jette, commune la moins chère de ce classement, on est à 1014 euros de loyer en moyenne. Entre les deux, une différence de… 46%, soit presque un tiers de plus à payer à Woluwe-Saint-Pierre.
La commune où les loyers ont le plus grimpé en un an, c’est Watermael-Boitsfort (+ 15,6%), juste devant Ganshoren (+ 13,98%). A Koekelberg, commune voisine pourtant de Ganshoren, le prix moyen des loyers a par contre diminué par rapport à 2024 (-4,97%). C’est la seule des 19 communes bruxelloise où les prix sont à la baisse. Toutes les communes bruxelloises dépassent aujourd’hui les 1000 euros de moyenne pour leurs loyers.
Et la grille des loyers dans tout ça ?
Ces prix et ces données ne sont pas complets. « Elles représentent les prix pour les biens qui ont été loués en passant par des agences immobilières », indique encore Charlotte de Thaye. Cela veut dire que cela ne comprend pas les locations conclues de particulier à particulier, par exemple. « Mais on sait d’expérience, depuis de nombreuses années qu’on sort ce baromètre, que nos chiffres sont des chiffres avérés et qu’ils sont solides au niveau de la représentativité ».
On sait d’expérience, depuis de nombreuses années qu’on sort ce baromètre, que nos chiffres sont des chiffres avérés et qu’ils sont solides au niveau de la représentativité
Reste à voir si ces chiffres, sur le terrain, correspondent aussi aux données de la grille officielle des loyers à Bruxelles. Cet outil qui a été rendu contraignant depuis le 1er mai 2025. Pour faire simple, cela veut dire que si le loyer que vous payez dépasse de plus de 20% le loyer de référence qu’indique la grille officielle, vous pouvez vous plaindre. Et votre propriétaire sera désormais normalement obligé (sauf quelques exceptions possibles) de réduire ce loyer en conséquence. « Nous n’avons pas comparé les chiffres qu’on a récoltés en 2025 avec la grille des loyers », précise Charlotte de Thaye. « Maintenant, au niveau bruxellois, le secteur immobilier s’oppose à cette grille. Il est occupé à déposer un recours contre la mesure auprès de la Cour constitutionnelle, parce que cette grille des loyers n’est, selon nous, pas représentative. Elle a été faite sur base de données antérieures qui ne tiennent plus compte de la réalité du moment ».
Enfin, la hausse constatée des moyennes de loyers en Région bruxelloise depuis le début de l’année (2%) est comparable à celle constatée en Flandre (1,8%), indique encore Federia. Par contre, en Wallonie, la hausse est bien plus élevée (6,2%). « En parallèle, on continue d’observer une baisse du nombre de biens disponibles à la location, en particulier des biens abordables », indique encore la Fédération.