Cette semaine, dans les agoras et auditoires qui accueillent ce colloque particulier, les universitaires venus des quatre coins du monde s’expriment uniquement en néerlandais. Bien que les colloques internationaux ont l’habitude de se tenir en anglais, le mot d’ordre pour ce « Colloquium Neerlandicum » est de privilégier le néerlandais.
Les chercheurs se sont donc réunis pour discuter notamment de leurs projets de recherche autour de la langue. L’Association Internationale des Etudes Néerlandaises organise tous les trois ans ce type de conférence en alternant entre la Flandre et les Pays-Bas comme lieux de rencontres. Malgré son statut bilingue, la capitale n’avait plus accueilli l’évènement depuis une soixantaine d’années.
Discuter du néerlandais dans un contexte multilingue
À l’occasion de son 22ième colloque, l’association organisatrice a choisi le thème « Discuter du néerlandais dans un contexte multilingue ». Pour Wim Vandenbussche, professeur à la VUB et président de l’Association Internationale des Études Néerlandaises, Bruxelles se prêtait parfaitement à la thématique.
« La relation entre les autres langues parlées à Bruxelles et le néerlandais a fortement changé. On sait qu’aujourd’hui, à Bruxelles, l’important pour avoir accès à un emploi intéressant c’est le multilinguisme, comprenant le néerlandais, le français et si possible d’autres langues » explique le professeur. Toujours selon le linguiste, le néerlandais a une place majeure dans la vie socio-économique et culturelle de la capitale puisqu’elle se trouve être la troisième langue la plus parlée à Bruxelles parmi des centaines.
24 millions de personnes parlent néerlandais dans le monde
Contrairement aux idées reçues, le néerlandais n’est pas une « petite » langue. À travers le monde, ses locuteurs natifs et non-natifs représentent 24 millions de personnes. Ils sont principalement originaires des Pays-Bas et de la Flandre mais également du Suriname, d’Indonésie ou encore d’Afrique du Sud.
Dans le colloque qui se déroule cette semaine à Bruxelles, plus de 400 personnes sont venues d’une trentaine de pays différents. Oana, professeure et chercheuse à l’Université de Bucarest, estime que le néerlandais est une langue intéressante à apprendre : « On connaît tous l’anglais donc on a besoin d’un autre atout pour le monde du travail. Et au niveau culturel, social et politique, il est important d’apprendre plusieurs langues et d’avoir accès à plusieurs cultures pour comprendre les autres. On en a d’ailleurs besoin, dans le monde d’aujourd’hui. »
Le colloque se terminera donc ce vendredi pour les universitaires venus notamment des Pays-Bas, de Roumanie ou encore du Canada. Et certains, comme Wim et Oana, espèrent qu’il ne faudra pas attendre à nouveau 60 ans pour le revoir à Bruxelles.

Écoutez Wim Vandenbussche, professeur à la VUB et président de l’Association internationale des études néerlandaises
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